Types de licenciement : découvrez les 3 différentes procédures en France

28 novembre 2025

Femme d affaires en réunion dans un bureau moderne

La statistique est implacable : chaque année, des milliers de salariés découvrent la brutalité d’une procédure de licenciement, parfois sans même avoir vu venir le couperet. Derrière chaque rupture, un enchaînement de règles, de délais et de droits qui ne laissent aucune place à l’improvisation.

En France, les procédures de licenciement ne laissent aucune marge à l’approximation. L’employeur qui s’égare dans les étapes ou néglige le motif invoqué risque de voir sa décision annulée, voire d’être condamné à indemniser lourdement le salarié. D’un motif à l’autre, la donne change complètement : droits, indemnités, recours… rien n’est figé, tout dépend du terrain sur lequel s’engage la rupture.

Comprendre les trois grands types de licenciement en France

En droit français, on ne licencie pas à la légère. Trois grandes catégories structurent la matière : le licenciement pour motif personnel, le licenciement économique et celui pour inaptitude. Chacune répond à une logique propre, et les prud’hommes n’hésitent pas à rappeler à l’ordre les employeurs trop pressés.

Licencier pour motif personnel, c’est pointer la personne, son comportement, sa performance ou ses manquements. Il peut s’agir d’une erreur isolée, d’une insuffisance professionnelle avérée, voire d’une faute grave ou lourde. Impossible cependant d’agir sans cause réelle et sérieuse, au risque de voir la sanction annulée. Dès qu’un licenciement disciplinaire est envisagé, le cadre se resserre : convocation, explications, lettre motivée, tout doit être millimétré.

Le licenciement économique, lui, se détache de la personne pour s’attacher aux difficultés de l’entreprise : baisse d’activité, mutations technologiques, sauvegarde de la compétitivité. Ici, l’employeur doit démontrer, preuves à l’appui, qu’aucun reclassement n’était possible. Les salariés, eux, peuvent contester si la procédure n’a pas été scrupuleusement suivie.

Enfin, la rupture pour inaptitude repose sur le constat médical d’une impossibilité d’occuper le poste. Le médecin du travail tranche, obligeant l’employeur à explorer toutes les pistes de reclassement, avant d’envisager la rupture du contrat. Le motif n’est ni disciplinaire, ni économique : il s’impose comme une évidence, mais la procédure n’en est pas moins encadrée.

Quelles sont les étapes clés de chaque procédure de licenciement ?

La procédure pour motif personnel

Voici les principales phases à respecter scrupuleusement lors d’un licenciement pour motif personnel :

  • Convocation à l’entretien préalable : le salarié reçoit une lettre précisant l’objet de l’entretien, la date, l’heure, le lieu, et la possibilité de se faire assister.
  • Entretien préalable au licenciement : lors de cette rencontre, chacun expose ses arguments, le salarié peut se défendre, l’employeur explicite ses griefs.
  • Notification du licenciement : la décision intervient après un délai minimal de deux jours ouvrables, par lettre motivée, exposant clairement le motif personnel ou disciplinaire, et la nature exacte de la faute si besoin.
  • Préavis : variable selon l’ancienneté et la convention collective, sauf en cas de faute grave ou lourde, où la rupture reste immédiate et sans indemnité de préavis.

La procédure pour motif économique

Pour les licenciements économiques, la loi impose une série d’étapes distinctes :

  • Information et consultation du CSE : dans les entreprises concernées, le comité social et économique doit être consulté avant toute décision.
  • Recherche de reclassement : l’employeur doit prouver qu’aucun poste de substitution n’est disponible.
  • Entretien préalable et notification : la procédure reprend le schéma du licenciement personnel, mais la lettre précise le motif économique et les actions menées pour reclasser le salarié.
  • Préavis et indemnités : le salarié bénéficie du préavis, des différentes indemnités prévues par la loi et des documents de rupture nécessaires.

La procédure pour inaptitude

En cas d’inaptitude médicale, la procédure suit une logique particulière :

  • Constat d’inaptitude : le médecin du travail déclare le salarié inapte, après au moins un examen médical.
  • Recherche de reclassement : l’employeur doit explorer toutes les possibilités de repositionnement adaptées, et en justifier la faisabilité ou non par écrit.
  • Notification de la rupture : la lettre de licenciement mentionne le constat d’inaptitude et l’absence de solution de reclassement.

Drois des salariés et obligations des employeurs : ce que dit la loi

Le législateur a verrouillé chaque étape du licenciement, rendant toute improvisation risquée. Employeurs et salariés évoluent dans un environnement où chaque démarche compte. Que la rupture soit fondée sur un motif personnel, économique ou d’inaptitude, droits et devoirs s’imposent à tous.

Premier pilier : la cause réelle et sérieuse. Impossible de licencier sans motif légitime. Tout doit être expliqué, documenté, et tenu prêt en cas de contestation. Côté salarié, la procédure démarre par l’entretien préalable et se termine avec la remise de tous les documents : certificat de travail, solde de tout compte, attestation Pôle emploi.

Pour les indemnités, la nature du licenciement fait la différence. Faute grave ou lourde ? Pas d’indemnité de licenciement, pas de préavis. Dans les autres cas, le salarié a droit à l’indemnité légale, voire à un montant plus favorable selon la convention collective. Et bien entendu, il perçoit aussi l’indemnité de congés payés non pris.

Le licenciement économique met l’accent sur le reclassement. Dans les entreprises d’au moins 50 salariés, un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) devient obligatoire si 10 postes ou plus sont supprimés sur 30 jours. Les salariés protégés, eux, ne peuvent être licenciés qu’après autorisation expresse de l’inspection du travail.

Trois collègues discutant devant un bâtiment moderne

Recours possibles et conseils pratiques en cas de licenciement

Une fois la lettre de licenciement reçue, la vigilance s’impose. Chaque étape de la procédure compte : préavis respecté, documents fournis, motif clairement détaillé. Si le salarié doute de la régularité de la rupture, le conseil de prud’hommes reste l’arbitre incontournable. Ce tribunal examine les litiges liés au contrat de travail, du licenciement contesté à la remise en cause d’une faute reprochée.

Les principales options ouvertes au salarié sont les suivantes :

  • Demander la réintégration si la décision est jugée illégale.
  • Obtenir des dommages et intérêts en réparation du préjudice subi.
  • Faire valoir la priorité de réembauche après un licenciement économique, pendant l’année qui suit la rupture.

Le temps joue contre le salarié : la saisine du conseil de prud’hommes doit intervenir dans les 12 mois après le licenciement. Rassembler tous les éléments (preuves, échanges écrits, contrat, bulletins de salaire) s’avère déterminant. Un manquement sur l’entretien préalable, une absence de cause réelle et sérieuse, ou une procédure menée à la légère, peuvent faire basculer le dossier. Les cas de discrimination ouvrent d’autres voies de recours et alourdissent souvent la sanction contre l’employeur.

Le CSE, présent en entreprise, peut accompagner le salarié dès l’entretien préalable ou lors d’une mise à pied. Pour les salariés protégés, l’inspection du travail doit parfois être sollicitée. Face à la complexité du droit social, s’entourer d’un professionnel aguerri permet de mieux défendre ses intérêts et d’explorer toutes les alternatives.

Au terme de cet article, une certitude s’impose : licencier en France, ce n’est jamais un acte anodin. Chaque procédure, chaque mot couché sur le papier, résonne bien au-delà du simple formalisme. Pour l’employeur comme pour le salarié, la vigilance et l’anticipation restent les meilleurs alliés lorsque l’orage gronde sur la relation de travail.

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